13h10
Désirada
Théâtre contemporain
(à partir de 12 ans)
Durée 1h15
Du 7 au 30 Juillet 2022
Relâche les Mercredis 13, 20, 27 juillet
Secrets et mensonges, est-ce le seul héritage que sa grand-mère Nina et sa mère Reynalda, vont léguer à Marie-Noëlle ?
Trois femmes, trois générations séparées, bien qu’unies par le sang.
Les confidences des unes et des autres font apparaitre des femmes libres à tout prix, en lutte contre un destin qui veut les clouer.
Libre comme l’est Maryse Condé, autrice engagée, née à la Guadeloupe, qui a adapté elle-même son roman pour que la comédienne Nathaly Coualy dise ses mots au théâtre.
Des mots qui véhiculent les thèmes qui lui sont chers : les racines, la filiation, l’identité, la négritude, la place des femmes dans nos sociétés et avant tout, l’amour…
La comédienne incarne les 3 générations de femmes. Parce qu’elles ne font qu’une.
Face à elle, l’Homme, Igo Drané, musicien conteur, qui lui-aussi est multiple : multiples instruments, multiples personnages.
Une scénographie faite de voile noir pour les ombres et de bois blanc pour le concret.
Une lumière pour le voyage dans l’espace et dans le temps.
Costumes, perruques et accessoires pour l’incarnation.
Et des instruments à vue pour ponctuer le récit.
« L’assoiffée d’amour »…
C’est ainsi que se définit Marie-Noëlle, une femme constamment assaillie par ses fantômes.
Des fantômes de femmes tout d’abord, ou plutôt de mères : la mère biologique, la mère nourricière, la mère choisie, l’aïeule mystérieuse…
Elles seront toutes présentes sur le plateau, concrètes.
Parfois représentées par une robe, un mannequin, un accessoire, mais parfois également incarnées.
Parce que Marie-Noëlle est toutes ces femmes.
Autre fantôme, l’Homme : le père aimant rêvé, le géniteur violeur, l’amant drogué, l’aimé mi père mi amant.
Tous la hantant en permanence.
L’Homme sera également présent sur le plateau : un musicien, une ombre sonore…
Magnifique parcours de femme(s) – au pluriel – que je veux suivre avec Nathaly Coualy qui non seulement incarne mais s’identifie à Marie-Noëlle.
Une femme libre. Des femmes libres.
Une assoiffée de vie parce qu’elle a toujours dû revendiquer sa place sur cette terre.
Une assoiffée d’absolu mais en qui trouver la perfection ?
Une assoiffée d’amour parce qu’elle continue encore et toujours d’en chercher la définition.
Mais pas de pathos dans tout ça. Parce que, paradoxalement, le texte de Maryse Condé respire la joie de vivre et la liberté.
D’autant que la musique, autre puissant guide porteur du bonheur de vivre, sera un vrai partenaire : pluri-instrumentistes, Igo Drané portera, par sa musique, la voix de l’Homme qui agit dans l’ombre de Marie-Noëlle, derrière les voiles noirs de son âme…
« Je vais te raconter mon histoire qui est aussi, TON histoire.
C’est sur ce qu’on appelle « la Montagne » à la Désirade que je suis née.
Les gens ont une mauvaise idée de la Désirade à cause des sacripants et des lépreux qu’on y envoyait dans le temps longtemps. Et aussi, parce que rien n’y pousse. Mais pour moi petite fille, c’était vraiment “Désirada”, l’ile désirée, surgie devant les yeux harassés des marins de Christophe Colomb après des jours et des jours sur la mer, alors qu’ils se croyaient perdus et étaient sur le point de se mutiner. » Désirada Maryse Condé
Mise en scène : Antoine Herbez
Interprète(s) : Nathaly Coualy, Igo Drané
Lumières : Fouad Souaker
Scénographie : Charlotte Villermet
Costumes : Madeleine Lhopitallier