14h45
Gringoire et Blanchette
Théâtre contemporain
(à partir de 12 ans)
Durée 1h05
Du 7 au 30 Juillet 2022
Relâche les Mercredis 13, 20, 27 juillet
Paru dans une revue le 14 septembre 1866, « La chèvre de Mr Seguin » est sans nul doute le récit le plus populaire d’Alphonse Daudet. Un de ceux que l’on aime raconter aux gamins comme une aimable sucrerie, alors qu’il est d’une rare violence et d’une véritable profondeur. Car cette histoire n’est surtout pas un conte pour enfants, mais une tragédie intemporelle. Et si le destin de cette pauvre bête, dévorée par le loup après une nuit de combat, tient une telle place dans notre imaginaire collectif, c’est qu’elle nous renvoie tous à nos aspirations primitives. Celles d’une existence sans limites, à la fois exaltante et effrayante…
C’est ce récit, devenu légende, que raconte ce spectacle.
En faisant d’abord, et surtout, le choix de transformer la célèbre chèvre en une jeune fille rebelle, puisque ce drame, derrière le masque symbolique de l’animal, est surtout celui d’une jeunesse éprise d’une liberté à n’importe quelle prix.
En revenant ensuite au coeur du texte originel, où il est question d’un troisième personnage essentiel que tout le monde a pourtant oublié depuis 150 ans: le poète Gringoire. Détonateur de l’intrigue, c’est lui qui nous donne les clefs des célèbres « Lettres de mon moulin » d’où est tiré le récit initial. Et donc qui nous offre la possibilité passionnante de plonger aux sources de l’écriture de l’oeuvre d’Alphonse Daudet.
Enfin, en installant un système scénographique qui permet aux spectateurs de voyager du gris d’une mansarde parisienne à la lumière d’un mas provençal, en passant par un couloir de neutralité temporelle qui rappelle que le théâtre n’est qu’une belle illusion où se jouent l’amour de la vie et la cruauté des matins blêmes…
Chaque mise en scène est une question de parti-pris. Et l’illusion théâtrale, qui cache d’habitude aux yeux des spectateurs la machinerie du spectacle, ne me paraissait pas correspondre au propos de la pièce qui met à nu les sentiments des personnages, décortique les rouages de leurs comportements en mélangeant les époques et les paysages.
La difficulté de cette adaptation très libre, puisque devenue un texte de théâtre à part entière, est en effet sa bascule permanente entre deux lieux (la chambre de Gringoire à Paris, la ferme de monsieur Seguin en Provence), et deux époques (1800 et 1868). Il fallait donc trouver une installation scénographique qui permette ces «va et vient », sans nuire à la compréhension du spectacle, ni donner le sentiment d’une facilité intellectuelle. La séparation de la scène en plusieurs espaces, grâce à une installation de grilles apparentes, m’est vite apparue comme une évidence. Celle d’une forme de dédoublement de chacun des personnages, emprisonnés entre leurs rêves et la réalité, entre jeunesse et maturité. Dédoublement qui nous concerne finalement autant, dans notre perpétuelle quête d’une vie nouvelle, ailleurs dans le temps et l’espace. Ces deux décors différents (augmentés du couloir neutre en arrière-plan où les personnages redeviennent comédiens comme pour nous rappeler que nos existences sont surtout des jeux dérisoires), ne sont donc surtout pas en opposition. Au contraire, ils sont l’unique théâtre où se mêlent toutes nos contradictions, et notre impossible tentative d’être en permanence « ici et maintenant ».
Luc Girerd
Blanchette : Line Ancel
Alphonse Daudet / Maurice Estello : Luc Girerd
Gringoire / Monsieur Seguin : Jean-Michel Mayer
Texte, Mise en scène: Luc Girerd
Assistante mise en scène : Marie-Françoise Bonin
Scénographie: Grégoire Hermios
Lumières: Jérôme Goudour
Régie: Thomas Hocquet
Costumes : Sandra Ramos Lagarde
Décors et accessoires : Guillaume de l’Arc
Crédits Photos: Patrick Massabo et Dominique Guth
Affiche: Luc Lavenne « Nautiluk »
Musique et Chansons du répertoire traditionnel français et provençal
Administration: Le Son de Choses (Licence n°: 2-0511579)
Mail: contact@lsdcproductions.com
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